Le vaginisme est décrit comme des spasmes involontaires, récurrents ou persistants, des muscles du plancher pelvien et du périnée qui entourent le vagin. Les spasmes peuvent survenir lors de tentative de pénétration vaginale, quelle soit sexuelle (pénis, doigt) ou non (tampon, spéculum). La contraction des muscles périnéaux entraine une occlusion de l’ouverture vaginale, qui rend la pénétration douloureuse voire impossible.
Le vaginisme est souvent associé à des facteurs psychologiques et physiques, et a très souvent un impact significatif sur la qualité de vie et la santé sexuelle des femmes qui en souffrent.
Quels sont les différents types de vaginisme ?
Le vaginisme primaire se manifeste dès les premiers essais de pénétration vaginale. Les femmes ou jeunes filles atteintes de vaginisme primaire ont toujours expérimenté des rapports sexuels difficiles ou impossibles, et sont souvent vierges.
Il y a une composante psychologique non négligeable avec notamment une peur de la pénétration et de la douleur qu’elle pourrait engendrer, un manque d’éducation sexuelle, et une difficulté à intégrer la normalité de ses organes génitaux. Dans un environnement personnel et/ou culturel parfois restrictif où la sexualité est taboue, certains questionnements et angoisses liés à la vie intime ne sont donc jamais abordés, débouchant progressivement sur une anticipation anxieuse de l’acte sexuel.
Dans d’autres cas, le vaginisme primaire est retrouvé chez des femmes ayant subi des traumatismes sexuels, tels que des abus sexuels ou des viols, ou encore des mutilations génitales féminines. Ces expériences traumatisantes peuvent provoquer une réaction de défense involontaire des muscles du plancher pelvien, rendant la pénétration douloureuse ou impossible.
Le vaginisme secondaire apparaît chez une femme ayant jusque-là eu des rapports sexuels sans douleurs. Contrairement au vaginisme primaire, ce type de vaginisme se développe après une période de vie sexuelle sans problème.
Une composante psychologique significative peut être présente et survenir après un événement traumatique, tel qu’un accouchement difficile ou un viol. Ces expériences peuvent entraîner des contractions musculaires involontaires dues à l'anxiété et à la peur associées à la douleur.
Outre ces déclencheurs qui portent atteinte à l’intégrité sexuelle et intime d’une femme, le vaginisme secondaire peut également se manifester en concomitance avec plusieurs autres conditions médicales, notamment chez une femme souffrant d’endométriose ou d’adénomyose, durant une période de changements hormonaux majeurs (ménopause), ou encore en lien avec des infections sexuellement transmissibles (IST). On peut également mettre en avant des symptômes de vaginisme secondaire et de diminution du désir sexuel, dans un couple traversant une période relationnelle complexe.
Anatomie du vaginisme
Les contractions involontaires des muscles du plancher pelvien autour de l'entrée du vagin sont le signe distinctif du vaginisme. Ces contractions peuvent être déclenchées par des tentatives de pénétration, des examens médicaux, ou même parfois sans cause apparente.
Les muscles constricteurs de l'entrée du vagin, lorsqu'ils se contractent involontairement, rendent la pénétration difficile ou impossible en obstruant partiellement ou complètement l'orifice vaginal.
Les muscles du plancher pelvien incluent le pubococcygien, l'iliococcygien, le puborectal et le coccygien. Ces muscles forment la base du bassin et sont principalement responsables de la continence urinaire et fécale. Leur contraction involontaire, altère la bonne fonction sexuelle, et donc contribue au vaginsime.
On différencie ces muscles de ceux du périnée : bulbospongieux, ischiocaverneux et transverse superficiel du périnée. Ils sont situés de part et d’autre de l’anus et du vagin, soutenant les diverses fonctions physiologiques des organes génitaux.
Par ailleurs, les nerfs pelviens ainsi que les tissus conjonctifs et ligamentaires environnants participent indirectement à la douleur ressentie dans le vaginisme, en augmentant la sensibilité et la réactivité des muscles pelviens.
Ce sont les muscles bulbospongieux et ischiocaverneux qui participent à la formation et la fonction du clitoris chez la femme. Cet organe érectile complexe est dédié au plaisir féminin.
Dans le contexte du vaginisme, l'hyperstimulation du clitoris, en raison de sa sensibilité, peut parfois être perçue comme douloureuse. Cela résulte souvent de la tension musculaire excessive dans la région pelvienne, ce qui peut intensifier la sensibilité et l'inconfort lors de la stimulation clitoridienne.
Cette douleur et cette hypersensibilité peuvent rendre l'excitation sexuelle désagréable, voire anxiogène, créant ainsi une barrière psychologique et physique à une stimulation sexuelle normale.
Quel est le rôle de mon ostéopathe ?
Chez une femme souffrant de vaginisme, une consultation chez un ostéopathe permet de travailler sur les aspects corporels et anatomiques. Le traitement ostéopathique se concentre essentiellement sur les différents groupes musculaires du plancher pelvien, en équilibrant le bassin et les structures ligamentaires affectées.
Il est important de garder à l'esprit que l'ostéopathie constitue seulement une partie du traitement du vaginisme. L'aspect psychologique joue un rôle central et ne doit pas être négligé. Une prise en charge efficace du vaginisme nécessite souvent une approche pluridisciplinaire.
Votre ostéopathe pourra vous accompagner vers une prise en charge globale, incluant la psychothérapie et le suivi avec un(e) sexologue. Cette approche combinée, travaillant à la fois sur les dimensions corporelle et psychologique, est essentielle pour retrouver une vie sexuelle épanouie.
Camille Tejada
Ostéopathe spécialisée en périnatalité
Lyon 8