La Sciatique et l'ostéopathie
- Comment il va mon Pierrot ?
- Ah mon pauvre ami, je crois bien qu’il va falloir m’amputer la jambe, j’ai une sciatique !
- Dis donc c’est du sérieux ! Et notre rando du dimanche dans tout ça ?
Définition
Souvent utilisé pour décrire de nombreuses douleurs de fesse, de cuisse ou de mollet le terme sciatique désigne, lorsqu’il est bien employé l’atteinte du nerf sciatique à sa racine.
Les compressions du nerf sur son trajet peut donner des sensations similaires mais ne correspondent pas anatomiquement à la même zone atteinte, on parlera donc de sciatalgie.
Symptômes et causes
La douleur est le symptôme principal de la sciatique et se manifeste généralement d'un seul côté du corps. La douleur peut être décrite comme une sensation de brûlure, de picotement ou de décharge électrique. Celle-ci se situe le long du membre inférieur : face postérieure de fesse, de cuisse et sous la voûte plantaire, allant même jusqu’à la face supérieure de l’hallux (gros orteil).
Une sciatalgie aura des symptômes similaires mais sera quant à elle plutôt tronquée et ne prendra qu’une partie de la cuisse, ou bien que la fesse, ou que le mollet.
Même si les douleurs provoquées sont vives et invalidantes, une très faible partie des sciatiques sont des urgences médicales. Les symptômes à prendre au sérieux sont l’incontinence urinaire ou rectale, la perte de sensibilité des sphincters (anesthésie en selle), la perte de motricité vraie (c’est à dire l’impossibilité totale de se mettre sur la pointe des pieds ou de tenir en équilibre sur ses talons.
La sciatique est généralement causée par la compression ou l'irritation du nerf sciatique. Les causes courantes incluent la hernie discale lombaire ou bombement discal, la sténose du canal lombaire, l'arthrose, les traumatismes. La pression exercée sur le nerf provoque une hypoxie à l’endroit touché et une inflammation des tissus environnants. L’inflammation peut quant à elle peut se propager le long du nerf et rend la récupération plus laborieuse.
Facteurs favorisants :
- Malformation rachidiennes (scoliose, hyper lordose, hyper cyphose etc…)
- Traumatismes ou micro-traumatismes
- Surpoids
- Grossesse et accouchement
- Arthrose
- Port de charges lourdes (surtout associées à de la rotation)
Options de traitement
Le traitement de la sciatique dépend de sa cause sous-jacente et de la gravité des symptômes. Dans la plupart des cas, la sciatique s'améliore avec des mesures conservatrices telles que le repos actif (donc la journée dans le canapé n’est pas un bon programme) , les exercices d'étirements, les thérapies manuelles et les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Pour les cas plus graves ou persistants, des traitements plus invasifs peuvent être envisagés, tels que les injections de corticoïdes, ou même la chirurgie en dernier recours.
Une compréhension approfondie des mécanismes sous-jacents est nécessaire afin de poser le diagnostic de sciatique et de mettre en place les options de traitement les plus pertinentes . Grâce à des diagnostics précis et à des traitements appropriés, il est possible de soulager la douleur et d'améliorer la qualité de vie.
Et mon ostéo préféré(e) dans tout ça ?
L'approche thérapeutique de la sciatique par un ostéopathe se concentre sur la restauration de la fonctionnalité du système musculo-squelettique, et la résolution des dysfonctionnements qui peuvent contribuer à l’apparition ou l’aggravation des symptômes.
L’ostéopathe effectue tout d'abord une évaluation approfondie pour déterminer la cause sous-jacente de la sciatique.
Cela inclus un examen physique, des tests neurologiques, de force et de réflexes ostéotendineux (ROT) et éventuellement une réorientation vers des examens d'imagerie, tels que des radiographies ou des IRM, si nécessaire.
Une fois les tests réalisés, il développe un plan de traitement individualisé pour le patient.
Les techniques utilisées varient donc en fonction du patient et de l'atteinte.
Mobilisations articulaires : Il s'agit de mouvements doux et contrôlés des articulations pour améliorer la mobilité, réduire la raideur et favoriser la guérison.
Techniques de libération musculaire : Des techniques de massages, des étirements et des exercices spécifiques pour relâcher les tensions musculaires, améliorer la flexibilité et réduire la pression exercée sur le nerf sciatique.
Parfois des ajustements articulaires qui sont des manipulations manuelles de la colonne vertébrale visant à réduire les tensions et à restaurer la fonction normale du rachis peuvent être réalisées. Cependant ces manipulations ne sont pas forcément réalisées sur la zone douloureuse mais sur d'autres zones pour permettre au corps de compenser plus facilement. Une fois que le corps se sera adapté et sa mobilité rétablie, l'ajustement peut aider à réduire la compression ou l'irritation du nerf sciatique et à soulager la douleur associée.
Conclusion
Les conseils sur le mode de vie, l’ergonomie et l’adaptation de l’exercice physique sont aussi importants que le traitement ostéopathique.
Nous pouvons aussi recommander des exercices spécifiques à effectuer chez vous pour favoriser le glissement du nerf et diminuer l’inflammation. Nous pouvons aussi conseiller de renforcer certains muscles afin d'éviter les récidives.
Cependant, il convient de noter que l'efficacité des soins ostéopathiques peuvent varier d'un patient à l'autre en fonction des causes d'apparitions, de la gravité, de l'âge, du poids et que chaque cas de sciatique doit être évalué individuellement pour déterminer la meilleure approche thérapeutique.
Le travail en collaboration avec d'autres professionnels de la santé, tels que des médecins des kinésithérapeutes, et des podologues est essentiel au rétablissement du patient.
Clément Donnou
Ostéopathe D.O. spécialisé en sport
Lyon 8